Jour 3.19

Jour 3.19 : deuxième jour de télétravail. Réveil 8h. Je décide de sortir de mon lit, histoire de garder la forme. Je relis l’Idéologie française, de Bernard-Henri Lévy, en dégustant mes céréales.

Je suis prêt à 9h, mais c’est un peu tôt pour commencer la journée de travail : je décide de faire une sieste. Ma productivité future n’en sera qu’accrue.

9h30, je me connecte. Je me mets au travail, avec une efficacité qui m’étonne et me ravit. Peu dérangé par les sollicitations, la matinée passe plus vite.

11h30 : c’est déjà l’heure de la pause repas. Je me fais des pâtes : quand on est très occupé, on n’a pas forcément le loisir d’éplucher des légumes. Les avis diététiques conseillent toutefois de ne pas manger trop vite, de bien marquer une pause. Cela permet aussi d’établir une frontière plus stricte entre la sphère privée et professionnelle. Je prends donc le temps de savourer. Avant de me remettre au travail, stimulé par mes lectures du petit-déjeuner, je parcours Jean-Baptiste Botul. Je lance une pétition pour qu’il soit édité en Pléïade.

14h30 : Reprise du travail. Intense et édifiant. En réalité, je termine des travaux initiés avant mon arrêt maladie. J’avais émis le secret espoir de faire table rase du passé, mais finalement ce qui était urgentissime avant mon départ pouvait bien attendre mon retour après près d’un mois d’absence. C’est d’autant plus pénible que, dans toutes mes analyses, je suis obligé de remplacer les références au « confinement » par des mentions du « 1^er confinement » et du « reconfinement » par « 2^ème confinement »… Du coup non seulement ce n’est pas facile de s’y remettre, d’autant plus quand le Covid invite à relativiser les priorités de l’existence, mais en plus cela me prive d’une source d’inspiration pour mon journal…

15h30 : je m’attelle à une tâche urgente dont je n’ai que trop retardé la réalisation. Il s’agit de répondre à un questionnaire interne sur la végétalisation du toit-terrasse de notre immeuble. Nous sommes sollicités : vaut-il mieux y planter des carottes ou des navets ? Nous serons ensuite appelés, si nous le souhaitons, à participer aux séances de jardinage à la pause déjeuner. Cela me rappelle que, quelque part dans le vaste monde, j’ai en effet des bureaux qui ne sont pas ma table de salle à manger. Drôle d’impression…

17h : La journée de travail est terminée, mais l’esprit reste agile. Je remplis quelques grilles de sudoku avant le dîner. J’ouvre une boîte de taboulé, pour la fraîcheur.

Je relis Le Petit Prince, et m’endors comblé.