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Journal du (re)(re)confinement

Une initiative (encore et toujours aussi) originale

Jour 3.44

Jour 3.44

 

Laisse-moi te conter, de petit ours, l’histoire,

Petit ours confiné qui avait peur du noir.

Or ce confinement n’était que le premier

D’une longue série : point du tout le dernier !

 

En ce temps petit ours se trouvait sur une île

Qui s’appelait d’ailleurs « l’île de l’ours » : habile !

Il chassait le lapin, le chat et la daurade,

Les frelons, les fourmis… faisait quelques balades.

 

Enfin vint le 11 mai – chacun connaît la date

Car alors ce fut net : point de plan, point d’étape !

Un déconfinement qui nous fixait un cap,

L’effort ayant vaincu la phase délicate.

 

Lors, petit ours sortit de son hibernation.

Et vaqua, comme on dit, à ses occupations.

Il arrêta bien sûr d’écrire le journal

De son confinement : après tout, c’est normal !

 

Au bureau il revint, un jour chaque semaine.

Revit quelques personnes, quelques énergumènes,

Prit des congés aussi, profita du grand air

Scrutant quand même, inquiet, les courbes sanitaires.

 

En septembre il partit (mission professionnelle

Et donc autorisée d’après le protocole)

Contrôler, inspecter, trouver quelques bricoles

Faisant bien des trajets : voyage en présentiel...

 

Petit ours fut malade : il choppa le covid.

Ça devait arriver, bien sûr, soyons lucides !

Il expérimenta le chahut sanitaire

Pour connaître l’issue de son test PCR.

 

Il avait un oral de concours à passer,

Alité et fiévreux, et ce fut un succès !

Il ne fêta donc pas vraiment sa réussite,

Et c’est au doliprane qu’il se prit une cuite.

 

Petit ours gagna, dans cette adversité,

Dans l’épreuve cruelle, de la maturité.

Si pendant près d’un mois, il conserva la chambre,

Il ressortit plus fort pour affronter novembre.

 

Entre-temps (j’oubliais, mais où ai-je la tête ?)

Les contaminations de la fière « grippette »

Avait grimpé en flèche, et le gouvernement,

Instaura couvre-feu, puis reconfinement.

 

Confiné, petit ours, l’était déjà assez,

Mais cette décision lui fournit un prétexte

Pour se remettre enfin, à produire des textes

À rouvrir son journal, se remettre à rêver.

 

Il reprit le travail, bien qu’encor’ fatigué.

Citadin cette fois : autre faune, autre flore,

Il scruta les pigeons, décrypta leur ballet

En face de chez lui, sur le toit, son rebord.

 

La deuxième saison fut bien plus solitaire

Mais elle permit aussi à notre petit ours

De découvrir, autour de son logis la source

De maints enchantements – n’en faisons pas mystère !

 

Petit ours toutefois put tenir audience,

A distance, en effet, le pape il rencontra

Et ce qui s’ensuivit – de belles expériences –

Fut vraiment merveilleux et le combla de joie.

 

Il rencontra aussi – hasard ? coïncidence ? –

Une courge Bernice et sa tendre Sophie

Un beau compte moral, une philosophie

Qui l’aida bien, en somme, à rester dans la danse.

 

Macron déconfina sans qu’on sût bien pourquoi,

Tous les indicateurs demeurant très mauvais.

Petit ours, en ces fêtes, enfin décompressa

Il partit quelques jours et lut quelques navets.

 

Bonne année ! Tous mes vœux ! Et surtout la santé…

Se souhaita-t-on, naïfs, ou bien désabusés.

Petit ours quant à lui ne fit pas exception :

Il prit sa part aussi à la célébration.

 

Janvier suivit son cours, les bars étaient fermés,

Le feu était couvert, rognées nos libertés.

Petit ours, la journée, se déplaça pourtant

Retrouva du beau monde, tout en restant prudent.

 

Février passa vite, et le journal reprit

Le samedi 20 mars, avec l’épidémie,

Ou sans lien, on ne sait : Macron est un génie.

Mais ses choix ne sont pas toujours très bien compris.

 

Petit ours cette fois ne fut pas solitaire,

Car il avait trouvé une colocataire.

Le confinement seul il avait bien donné.

Une fois a suffi : ne pas renouveler.

 

Et la colloc de l’ours (ainsi se nomme-t-elle)

Souffrit le partager avec son beau journal,

Avec Eva, Barbier, Chalençon, Duhamel,

Wikipédia, Macron, un peu de droit pénal.

 

Mais Petit ours s’arrête, car le confinement,

Est fini, ou en pause – et je le dis sans morgue –

Vous le retrouverez, c’est sûr, prochainement,

Pour d’autres aventures : amours, délices et orgues !

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