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Journal du (re)(re)confinement

Une initiative (encore et toujours aussi) originale

Jour 2.42

Jour 2.42 : Je me suis brossé les dents debout. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. C’est une préparation au déconfinement : je commence par redécouvrir les quelques mètres qui mènent à ma salle de bain. C’est un début.

 

Pour ceux qui n’avaient pas suivi, j’ai en effet identifié la principale différence entre les deux confinements. Je suis passé d’une pénurie de masque à une pénurie de vasque. Depuis plusieurs semaines j’étais sans lavabo, suite à un changement de robinet qui est devenu par inadvertance changement de vasque puis changement de carrelage et m’avait laissé des tâches de sang un peu partout dans l’appartement (j’en retrouve encore de nouvelles à l’occasion).

 

Logiquement, le retour de la salle d’eau devrait donc être un signe du retour à la vie normale, de même que l’apparition des masques a soldé la fin du premier confinement. Jean, si tu me lis : ne l’oublie pas.

 

Or donc, hier, deux plombiers se présentent à mon domicile pour installer une vasque et un robinet neufs sur un carrelage totalement refait, après qu’ils ont tout cassé il y a trois semaines, comme je le raconte dans une chronique précédente. Je n’ai pas besoin de les guider, ils connaissent le chemin. « Ce ne sera pas long », me rassurent-ils. Ce qui a pour effet immédiat de m’alarmer : la dernière fois qu’ils m’ont dit ça on en a eu pour trois semaines.

 

Les laissant à leur tâche ardue, je vaque à mes occupations. Puisque j’ai du monde chez moi, je suis obligé de faire un peu semblant de travailler : j’ai une réputation à maintenir. Je les entends qui travaillent. Puis qui passent des coups de téléphone : manifestement il leur manque du matériel, ils ne retrouvent pas tout ce dont ils auraient besoin. Puis qui s’absentent, reviennent : là encore, c’est du déjà-vu. La matinée passe, ils coupent l’eau, la remettent. « Rachid, tu m’entends ? Ça fuit ? Est-ce que ça fuit ? Il faut que je coupe ou c’est bon ? Je laisse ouvert ? Tu m’entends ? ». Dialogue rassurant, quand on l’entend de loin.

 

Et bien figurez-vous que ça ne fuyait pas. J’ai eu pour consigne de ne rien toucher pendant 24h, pour laisser à tout ceci le temps de sécher. Je n’étais plus à un jour près, mais ça n’a pas été facile : autant c’est un jeu d’enfant de se passer de salle de bain, autant interdire d’ouvrir un robinet qui existe, c’est beaucoup plus liberticide. Et par les temps qui courent, on a besoin de nos petites libertés.

 

Pour enlever les gravats et la poussière, j’ai donc fait un grand ménage dans la salle de bain et dans la chambre. J’ai poncé et ciré le parquet : du coup je manque de glisser trois fois par heure. Finalement, ça aurait du sens, après avoir commencé le confinement malade du covid, de le terminer avec le coccyx cassé.

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