25 Mars 2020
Jour 6 : je craque. Le métro me manque, la chaleur humaine de la ligne 13 me manque. Il paraît qu’il y a des gens qui, à La Fourche, prennent la direction de Saint-Denis : qui sont-ils ? Je ne le saurai peut-être jamais… Tant d’occasions manquées !
Pour calmer mon anxiété, je relis « Tu ne dors pas, petit ours ? », belle incursion dans le monde obscur des phobies les moins rationnelles. Je somnole avec enthousiasme.
Je me retrouve impliqué dans un imbroglio insensé : le méchant centurion Coronavirus profite de la naïve indolence du brave gaulois Asymptomatix, qui n’écoute pas assez sa femme Chloroquine. Je me réveille en sursaut, ce n’était qu’un rêve : il faut dire que, si le druide avait bien la tête de l’emploi, Raoult ça ne fait pas du tout nom de héro gaulois.
Sans tomber dans la parano, je guette les symptômes : je m’aperçois qu’au bout d’une semaine de confinement, le pot de Nutella n’est toujours pas vidé. Perte d’appétit ? C’est tout de même inquiétant… Je veux retrouver mon insouciance des premiers jours.